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lundi 8 novembre 2010

Dans la cage d'escalier, dans le métro, en France

Novembre 2009 –  très régulièrement, et hier encore...

Journal télévisé. Ca brûle dans les banlieues, dix sept voitures en feu. Cette fois-ci, Il s’agit d’algériens qui ont « brulé » Marseille à la suite d’un match de foot duquel ils sortent pourtant vainqueur. Sujet suivant. Les réactions politiques. « fermeté avec et envers les coupables », « Tolérance zéro », « la politique française des vingt dernières années est un échec d’intégration ». Sujet suivant. « La violence devient un vrai fléau dans les quartiers »…

Fin du JT…

Téléfilm… puis deuxième partie de soirée…

Débat télévisé. Emission de la rédaction. Le thème : « la France, les quartiers, la violence ».
Au menu, clichés, dénis et stigmatisation.



Les associations, ou les parties d’oppositions du moment, ou les deux, vont donc inlassablement jeter la pierre au pouvoir politique. Et des voix s’élèvent affirmant que la France n’a pas su intégrer ces minorités, qu’il y a un échec politique depuis trente ans. On embraye sur les politiques d’immigrations, les charters, on dérive un peu sur les peines « planchées », on attaque celui-ci en disant qu’il a eu une politique trop arrogante, celui-là, qui a eu une politique trop laxiste. On rajoute un zeste de burka, un peu de minarets, un chouya de polygamie, la lutte contre le manque d’alternative entre pute ou soumise, l’affaire des caricatures, une dose d’identité nationale, et il n'y a plus qu'à assaisonner.

Alors d’autres associations ou la majorité politique, ou les deux, vont répondre que neni, que des tas de choses ont été faites, et que même si ca n’était pas parfait, ca tend à le devenir. Que « x »  millions ont été dépensé, qu’ont été créé tel ou tel organisme. Qu’il faut tout de même respecter la France, que c’est intolérable, qu’on ne peut que condamner ces agissements. Que d’ailleurs on lance une commission nationale sur tel sujet, un débat populaire sur tel autre, un plan, une reforme, bref une série de mesures déjà prise, déjà tentée, déjà ratée.

Générique de fin. On se sert la main. Chacun rentre chez soit, chacun pense avoir gagné la partie, chacun a défendu les intérêts qu’il pense représenter. Chacun a joué sa partition.

Et ce soir là, comme tout les autres soirs, une partie des français va s’endormir dans sa ville qu’on ne nomme plus depuis des années mais qu’on appelle « quartier ». Elle va s’endormir, sans espoir pour le lendemain, sans objectif, sans rêve, ni même cauchemar. Elle va s’endormir sans savoir très bien qui elle est, et va donc se rattacher à d’où elle vient, sans savoir où elle va et va donc se rattacher à où elle est, sans savoir très bien aimer et va donc se rattacher à la haine.

Une autre partie des français va s’endormir aussi. Dans la peur. La peur de cette violence qu’elle voit à la télévision, et/ ou qu’elle vit au quotidien. Cette violence qu’elle ne comprend pas. Cette violence qu’elle analyse et qu’elle vit comme une haine contre elle. Cette autre partie de la France va s’endormir angoissée,  menacée, pour elle, pour ses enfants. Cette partie de la France au fin fond de son lit a peur, très peur et trouve ca quand même gonflé d’avoir peur même chez elle. 

Ces deux France se réveilleront demain matin, comme tous les matins. Comme tous les matins, il faudrait qu’elles se tendent la main, dans la cage d'escalier, dans le métro, en France. Et ca paraît un peu compliqué.

7 commentaires:

  1. Equilibré et tellement vrai ! Les deux "France" vont elles un jour s'accepter et ne faire qu'une ? J'en doute...

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  2. Sans objectif pour le lendemain, peut-être... Mais sans la mémoire d'hier, sûrement. Cette 1/2 France dont vous parlez, gavée d'assistanat, n'a plus besoin de se battre pour satisfaire les besoins basiques de la vie: se nourrir, se loger, se soigner. Elle a oublié que de là d'où elle vient, la situation n'est pas forcément la même.
    Par contre, elle regarde l'autre 1/2 France, celle qui part au ski en hiver, à la plage en été, roule en belle voiture et sort au restaurant le samedi soir. Et elle oublie que tout ça, c'est un luxe, et non pas un droit. Elle devient envieuse, hurle à l'injustice sociale, à la ségrégation, au racisme. Et finit pas haïr cette autre moitié...

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  3. Bel angélisme.
    Je suis marseillais. Jetais en centre ville le soir du match de lAlgerie. le spectacle était tristement hallucinant. Aucune manipulation des médias ou récupération du thème par les politiques n'est a avancer quand on a assiste a ça.
    Ces gens la ne sont pas la France de par leur rejet des ) valeurs francaises et occidentales , les couleurs affichées et les discours identitaires clames
    on parle beaucoup des causes, des responsabilités, etc etc. Les faits sont la et lecran de fumée de la tolérance ne prend plus

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  4. @ Anonyme 14:02....
    Il suffit de regarder autour de soi, pour se rendre compte que ce n'est pas la 1/2 France qui travaille, qui roule avec les plus belles voitures....
    Elle se contente de payer, impôts, taxes et autre contributions, sans autre retour par la suite (ha si, celui d'être heureux, heureux d'être la vache à lait, dont la France assistée à besoin pour continuer à acheter des écrans plats qui sont devenus, entre autre, un du)

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  5. Il serait temps de comprendre que la projection de leurs propres valeurs , désirs , histoire , culture , sur des peuples qui ne les partagent en rien , au prétexte inconscient que nous aurions une part commune ”d ‘humanité” , n’est qu’une myopie post-chrétienne universaliste , unilatérale , dérisoire et sans aucun fondement dans le réel , Ceci augmente encore le mépris dont ils sont l’objet de la part de ces peuples et , au fond , la dernière et puérile manifestation d’un paternalisme de colon idiot et décadent
    Les peuples du sud et ceux du Maghreb en particulier ont leurs propres civilisations, identités et fondamentaux qui n’ont rien de commun avec les nôtres et nos aspirations et comme tous les peuples, ils souhaitent et exigent de vivre dedans et avec, pas avec les nôtres, comme nous ne souhaitons pas vivre avec les leurs. Le regard , supérieur et attendri à la fois , de la pensance sur ces poves Egyptiens , n’est qu’un narcissisme de dame patronnesse , une forme d’auto absolution escroquée , qui tient encore trop lieu de nos jours de référentiel sociologique ."C'est n'importe quoi"

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  6. je ne suis pas certain, Monsieur Anonyme que l'histoire récente des peuples "arabes" dont vous parlez, et qui vient donner un éclairage différent sur leur mode de pensée, je ne suis pas certain donc que votre analyse reste pertinente et justifiée. Ce discours, qu'on savait erroné et aujourd'hui, prouvé faux.

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