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dimanche 20 mars 2011

L'effet domino ou le couscous effect


Je ne parlerai pas de la Tunisie sur ce blog, c’est un parti pris. Je ne parlerai donc pas des effets de cette révolution qui se sont ainsi exportés jusqu’aux couloirs de l’ONU, contraignants le Conseil de Sécurité a devenir le bras armé des vents de libertés populaires dans le monde.

L’Onu n’est plus seulement, si tant est qu’elle le fut un jour, la gardienne de la paix mondiale, et devient contrainte et forcée, l’appui logistique au service des peuples de la planète aspirant à la liberté. Ses membres n’ont eu d’autres choix que de suivre les volontés exprimées et non équivoques de populations trop longtemps bâillonnées. Son intervention n’est plus seulement initiée par un enjeu géo stratégique, des contraintes géo politique, ou encore
des facteurs géo économiques.

Alors qu’on le veuille ou non, force est de reconnaître, et peu importe ses motivations indirectes, la position de Sarkozy sur la Libye est courageuse. D’autant plus courageuse précisément parce qu’il y a un an encore, nous œuvrions pour faire de Kadhafi un homme fréquentable.
Juppé a ensuite réussi à convaincre le conseil de sécurité de l’Onu, de nombreux pays du monde arabe, et une partie de la communauté internationale. Fin électorale ou fin pétrolière, ils se sont mouillés, et c’est audacieux. Ils prennent position sans se soucier de l’incohérence de leur soutien passé et c’est honnête.

On peut être fier de la diplomatie française, et nous sommes enfin bien loin des avions privés pour des vacances à l’œil sur fond d’investissement immobilier personnel, le tout empêtré dans des mensonges maladroits et gênants.

Oui des questions restent en suspens. Les conséquences d’une telle intervention, un éventuel enlisement du conflit ou les effets d’une possible partition du pays. Il y a également les préjudices par ricochet, un potentiel terrorisme libyen qui s’exporterait en occident. Il n’en demeure pas moins que le signal est fort, la voix des peuples porte.

Comment être certain que le peuple libyen dans sa grande majorité voulait la destitution du guide ? Peu importe, une partie de la population s’est faite massacrer et continue à l’être au seul prétexte qu’elle exprimait un désaccord profond avec le pouvoir en place. La communauté internationale ne peut plus fermer les yeux, elle ne peut plus laisser se perpétrer ce type d’horreur en tournant simplement la tête de l’autre coté.

Non je ne parlerai toujours pas de la Tunisie et du formidable espoir qu’elle propage dans le monde. Ce si petit pays, jusque là destination touristique à bas prix, dont la population est gentille et accueillante et qui devient le temps d’une révolution l’attention du monde entier, la fierté de tout une région, de tout un continent, d’une partie de l’espèce humaine. Où il en ressort que la vérité de l’alternative dictateur/intégrisme était un simulacre pour asseoir une autorité despotique avec la bénédiction du monde occidental. Lequel, régnant en maître du monde de la pensée juste, décidait arbitrairement des différents  organisations sociétales à mettre en place dans chaque recoin du monde.

La suffisance de l’analyse ethnique, religieuse ou politique n’a tout simplement pas intégré le facteur humain. Les Grandes Règles n’ont tout simplement pas considéré qu’il existait une conscience populaire, lucide, éduquée, évoluée, juste, et qu’un jour elle s’activerait sans qu’il soit nécessaire qu’un Homme en particulier la guide, et dont le seul dessein serait le bien être.

Car c’et bien de cela dont nous parlons. Le bien être auquel aspire chaque individu. Avec un curseur différent pour chaque groupe composant une société. Celui-ci sera pour certains de satisfaire l’un de besoins vitaux et nécessaire à la vie, tels autres une aspiration à la liberté, tels encore un accès à la culture. Et finalement on comprend que chaque groupe aspire à son bien être et c’est là le dénominateur commun à toutes ces révolutions.

Ne nous méprenons donc pas, chaque pays où le bien être est malmené, une révolution guète. La faim ou la liberté n’en sont pas les deux uniques et seuls moteurs, et les paramètres du bien être varient en fonctions des sociétés. Cette aspiration est universelle, elle restait un idéal, grâce au peuple tunisien, elle devient une aspiration légitime, elle devient une aspiration possible. Même si la route est encore longue.

On a voulu cantonner les individus, satisfaire ses besoins qu’on limitait au nom de l’intérêt général, donner un peu mais pas trop, et lui faire croire que le renoncement n’était pas une faiblesse mais un acte civique. Le compromis ne dure qu’un temps, et un jour l’Homme se réveille. Ce jour là, il est trop tard. L’aspiration au bien être devient un moteur, le bonheur une finalité, et l’union populaire une arme.

Non, je ne parlerai pas de la Tunisie … et de son couscous au fenouil…

1 commentaire:

  1. ..."la position de Sarkozy sur la Libye est courageuse."
    Je viens de lire un billet ne disant pas la même chose du tout.
    ici -> http://www.lepost.fr/article/2011/03/20/2440446_libye-pourquoi-la-television-francaise-cache-t-elle-que-sarkozy-est-sous-commandement-americain.html

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