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jeudi 10 mars 2011

2012... et le sondage entendu


On ne recule plus devant rien, le ridicule ne tue plus, et la politique est devenue l’art de l’entendu collectif vide de sens.

Il y a eu un 21 avril 2002,  il y a maintenant un 6 mars 2011. Et après un Jean-Marie Le Pen présent au second tour de l’élection présidentielle, c'est au tour de Marine Le Pen d'être victorieuse du premier tour de sondage présidentiel.

Face à "ça", nous prenons tous, un air entendu et complice sur le fait que c’est rudement bien joué, qu’on a bien compris à qui profitait le crime, et qui était donc l’auteur de ce plan aussi nauséabond que machiavélique. Tous ... sauf moi.

Je ne n'explique ni l’idée, ni l’objectif. Et je me demande dans quelle mesure on ne considère pas que ce cataclysme qu'on veut organisé et fomenté par les
politiques dits « traditionnels » le soit  simplement pour se rassurer.

Admettre que, spontanément, le Front national puisse obtenir 25 % des voix au premier tour est tout à fait insupportable.  Les Français seraient donc, pour un quart d’entre eux, racistes ? C’est sans doute ce que vont essayer de nous faire croire nos chers hommes politiques si la théorie de la manipulation volontaire ne prend pas. Et pour eux de conclure que, finalement, et même s’ils ont tort d’être racistes, ces Français-là ont bien raison d’avoir peur.

L’explication est traumatisante, mais satisfaisante pour leurs consciences. Imaginez trois secondes qu’une voix s’élève pour leur dire que le Français n’est pas fondamentalement raciste. Que nos politiques sont si mauvais qu’un quart de la population les rejette brutalement en allant déposer au pied d’un ogre despotique déguisé en femme leur si chère souveraineté. Ca c’est moins insupportable, mais la remise en cause du système de politique politicienne devient trop profonde.

On pourra me dire ce qu’on veut, mais je reste persuadé que le spectre Marine Le Pen n’arrange personne parce qu’aucune erreur ne sera possible dans cette campagne. Le premier faux pas, et exit le droit de passer l’oral.

Alors a force de stigmatiser, on finit par l’être soi-même, et à force de ne pas réagir, on finit par se faire oublier.

Sarkozy a administré le poison de la peur et va se rendre compte que l’antidote a des ratés.  La gauche n’a pas vu venir le coup, parce qu’elle ne regarde pas. Avec tout ça, le boulevard pour le Front national comme force d’opposition et de contestation est largement ouvert. Et c'est difficile d’y interdire la circulation.

A trop prendre les Français pour des cons, il ne faut pas s’étonner qu’ils votent, même pour un quart d’entre eux, pour ceux qui le sont. Et tant pis si j’insulte, je ne diffame pas.

On joue à se faire peur, puis on oublie que c’est un jeu. On se réveille un matin, tétanisé; le mal est là.

Continuons à se faire peur avec le Front national, pour le moment ce n’est qu’un sondage, qui a le mérite de faire cogiter, d’exciter les militants, de mobiliser les électeurs.

Mais attention, et ne nous trompons pas, les intentions de vote pour le Front national ne sont pas forcément liées à leurs idéologies. 

Ne soyons pas dupe;  si l’exécutif actuel mine la France,  Marine le Pen la nie. Et nous, on l'aime.




2 commentaires:

  1. Sauf que ce n'est pas un jeu, puisqu'il y a déjà des morts et des disparus, depuis longtemps : camps inhumains en Lybie (voulus par nos gouvernants), Méditerranée gorgée de noyés, renvois des malades, de personnes vers des endroits où elles sont en danger, etc.
    Et la réalité démographique, c'est qu'on a une France vieillie, cramponnée à ses richesses et acquis des 30 glorieuses (issus aussi du pillage des pays du Sud) qui ferme la porte à des jeunes du Monde, alors qu'elle en aurait tant besoin. Mais le temps joue contre elle, fort heureusement. Et en attendant, il faut reprendre la lutte contre cette pulsion de mort, le racisme, graine de carnage... même si nous avons cru naïvement l'avoir déjà gagnée il y a 20 ans.

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  2. Je ne remet pas en cause les idées développées dans cet article ni dans le commentaire de Lohiel, je souhaite simplement faire part du point de vue d'un autre internaute qui travaille dans les analyse de sondages. Il met en avant le fait que ce sondage est réalisé auprès d'un panel d'internautes volontaire pour être solicités sur différents sujets, allant de la taille des siège des TGV aux intentions de votes aux présidentielles (et contre rémunération).
    C'est donc d'une grande malhonneteté intellectuelle de dire que ce sondage représente l'opinion "des français".

    Il met en avant aussi un détail méconnu des profanes : les sondages appliquent un réajustement des chiffres selon différent criteres. Exemple : Si on fait un sondage sur 1000 personnes, et que sur ces 1000 personnes on a eu que 100 sondés de + de 60 ans alors qu'il en aurait fallu 200 pour avoir un echantillon représentatif de la population cible, qu'à cela ne tienne, on double les votes des + de 60 ans.

    Idem, il est de coutume d'augmenter la "pondération" des votes de ceux qui déclarent vouloir voter FN, au pretexte (tout a fait fondé, à mon avis) qu'il est génant de dire à une personne (que ce soit au téléphone dans le cas d'une enquete téléphonique, ou pire, en face dans le cas d'une enquete au porte à porte, ce qui ne se fait plus) qu'on désire voter FN. Cette gêne disparait dans le cas d'un vote en ligne, mais il est fort probable que la formule de calcul de la pondération n'en prenne pas compte.

    Voilà, je tenais juste à partager ces informations qui éclairent sous un jour nouveau ce sondage, même si je reste persuadé, comme le serveur, qu'à force de se servir de la peur pour dominer, les gens se sont tourné vers quelqu'un de plus extreme le Président en place.

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