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vendredi 16 novembre 2012

Le paradoxe de l'Homme et du chat


Il y a des paradoxes qu’il convient de cultiver, afin qu’ils grandissent, fleurissent et fassent des graines qui, elles-mêmes, deviendront à leur tour, de vrais paradoxes, grands, forts et costauds.

Regardons de plus près cette intensive culture de l’Homme à l’échelle planétaire, mondiale, et croisons les doigts pour qu’elle ne se soit pas exportée jusqu'aux confins de la lune, où l’Homme conquérant y est allé planter son drapeau.

On envoi une navette sur une contrée bien lointaine, Mars, et on l’appelle curiosity. Ici bas sur terre, deux peuples, filiations de deux
frères et d’un seul homme Avraham, Ibrahim, deux peuples se disputent un bout de territoire dont chacun revendique la propriété en vertu d’écrits saints. Lesquels écrits saints précisent que la Terre est la Création de Dieu… et qu’elle lui appartient. Et on appelle ça un «conflit ».

Depuis 2008, on se rend compte que le système financier mondial est une vaste supercherie, où même les dettes font l’objet … d’investissements.  Les peuples trinquent, le monde s’indigne, les états condamnent et prêtent aux banques l’argent du contribuable pour éponger leurs pertes des investissements qu’ils ont fait sur les pertes. Et on appelle ça une mesure de sauvetage.

En France, on instaure un système de protection sociale qui est financé par le travail. Au niveau de l’entreprise et au niveau du salarié. Chacun y contribuant à hauteur de ses moyens, les entreprises du CAC 40 paient en moyenne 17% d’impots, là où les PME, premier employeur en France, en paient plus de 35%. On appelle ça un appel à la solidarité nationale.

En Tunisie, un peuple se libère du joug de son dictateur et de sa famille, et est dirigé par un parti islamiste, élu avec 37% des voix d’une participation à 49,98%, soit 1 500 000 millions d’électeurs sur 8 000 000 qu’en compte le pays. On appelle ça accéder à la démocratie.

En Tunisie toujours, des salafistes se prennent pour l’ancienne famille régente et tentent de semer la terreur pour faire main-basse, cette fois, sur le quotidien d’un peuple qui n’avait plus que ça pour survivre. On appelle ça accéder à la dignité.

En Tunisie encore, des salafistes, toujours, considèrent devoir arbitrer le mode de vie d’être humaines, que Dieu lui-même, leurs Créateurs, a fait, par amour pour l’Homme, libre de leurs arbitres. On appelle ça la volonté de Dieu.

En Tunisie toujours, des salafistes, encore, se sont empressés de cultiver une barbe au détriment d’un cerveau en friche de réflexions. J’appelle ça les vases communicants.

Dans le métro parisien, on interdit une affiche du Collectif contre l’islamophobie en France au motif que le slogan « Nous aussi sommes la Nation », est un slogan politique qui peut interpeler les voyageurs, ce qui n’est pas le role du service public. On appelle ça l’état Nation.

Dans le même métro parisien, on autorise une affiche de la couverture du journal « le point » qui titrait,  « Cet Islam sans gêne ». On appelle ça, toujours, un état Nation.
En France, on élabore un budget pour 2013, difficile à boucler, faute de recettes fiscales, fautes de créations de richesses, fautes d’investisseurs, faute de liquidités en France. Et on augmente l’impôt sur les plus-values des investisseurs étrangers. On appelle ça une mesure incitative pour l’investissement.

En France encore, l’état au bord de la faillite, doit toujours trouver plus de recettes. Il décide d’augmenter les impôts, la tva,  les taxes sur certains produits de consommations, la CSG, les charges d’un peuple à l’agonie et qui n’a déjà plus de quoi vivre.  On appelle ça un équilibre budgétaire.

En France toujours, les impôts encore, ne sont redistribués qu’à 3,7% et à seulement 10% des personnes ayant les plus bas revenus. Alors que les 10% des personnes ayant les plus hauts revenus bénéficient de 24% de l’impôt total collecté. On appelle ça un impôt de solidarité.

Dans le monde, on attend parfois des décennies en se perdant en facéties, en se perdant en perte, pour trouver ce qui était bien souvent devant soit. On appelle ça l’évidence.

Alors je vous le dis comme je le pense, le Monsieur ce matin, qui m’a dit que j’étais paradoxal, comme ça, froidement, sans sourciller, certain de son jugement, droit dans ses bottes, persuadé que lui, toute sa vie, tout ce qui l’entoure, tout son environnement, que tout le Monde était d’une logique absolue, continue et implacable, ce Monsieur ce matin, soit je lui répondait par mon point dans sa figure, soit je m’éloignais doucement, a reculons, sans lui tourner le dos, un regard noir planté dans le sien, en sifflotant.

Et je siffle encore. On appelle ça travailler.

Allez bonne journée, et soyez rassuré, ce qui nous sauve, c’est qu’on appelle toujours un chat un chat.

4 commentaires:

  1. Dans ce bistrot toujours, le serveur encore, nous sert des "mais" de qualité..
    Merci!

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    1. Qui donc se cache derriere cet anonyme ? Pouquoi ce masque ? Les toujours n'excluent pas encore les mais.

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  2. J'ai lu ton billet comme bercé par une mélodie ... je crois que cela me fait penser à "CES GENS-LÀ" de Jacques BREL! Parce que, Monsieur, chez ces gens là, on n'écrit pas on chante... Et puis la chute, la marche arrière, face au "méchant", le regard et le sifflotement...d'un coup d'un seul j'ai changé d'atmosphère pour finir ma lecture au milieu d'un western "spaghetti" avec le petit buisson aérien traversant la rue centrale désertée...quelqu'un à parlé de mets ou de mais, enfin c'était très bon comme dessert. Merci.

    « On ne peut expliquer un paradoxe, non plus qu’un éternuement. D’ailleurs, le paradoxe n’est-il pas un éternuement de l’esprit ? » - Emil Michel CIORAN

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    1. Merci mon Cher Ali, ton message me touche d'autant que Brel est pour moi, comment dire ... un inaccessible rêve !
      Les westerns spaghetti quant à dire, associé à ton nom, me renvoie à un souvenir mélancolique, une doux souvenir, l'époque de l'enfance et notamment de notre chère Jeanne d'Arc.

      Enfin, effectivement, quelqu'un a évoqué les mets, pour parler de mais, ou de mais en jouant sur les mets, mais ce quelqu'un en question, qui signe en anonyme, est le point de jonction d'une boucle qui se boucle.... Une Frida en quelque sorte pour reprendre le thème que tu évoques.
      amitiés et encore merci

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