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vendredi 7 octobre 2011

je ne vous parlerai pas de la Tunisie (bis)


Non je ne vous parlerai toujours pas de la Tunisie. Pour toutes les raisons déjà exposées ci-après précédemment. Et pour vous dire quoi ?

Qu’on y vote le 23 octobre ? Oui, bon, donc on y vote le 23 octobre, et semble-t-il librement, pour y élire des représentants du peuple à une assemblée constituante. C’est à dire à une assemblée qui aura en charge d’établir une constitution notamment. Notamment, car finalement c’est elle qui va définir son périmètre d’intervention.  La bête va s’auto-alimenter. Ou le pouvoir qui se
nourrit du pouvoir. Et oui, puisqu’elle sera composée de membres librement élus, elle aura toute légitimité pour faire ce qu’elle veut. On vote en Tunisie, en donnant à ceux qui vont nous représenter, le pouvoir de graver dans le marbre les institutions de nos cinquante ou cent prochaines années. Institutions que n’importe quel connard pourra si le cœur lui en dit un jour,  modifier, amender, triturer et même, paroxysme de la démocratie, suspendre. Oui, on est censé voter pour ça, mais pas que …

On va également élire des membres pour une assemblée constituante, dont on ignore donc le périmètre d’intervention, mais aussi la durée. En combien de temps devront-ils faire la constitution ? on n’en sait rien et finalement on s’en fout, tant que ca ne dure pas 23 ans. Parce que le dernier a avoir fait du provisoire en Tunisie, le temps de soigner Bourguiba de sa grippe, de sa folie ou je ne sais quel autre mal médicalement constaté, le temps donc de le soigner ou de le remplacer et se provisoire s’est traduit par un hold-up du pays pendant 23 ans. Ceci dit, on ne peut pas lui reprocher de ne pas avoir fait du provisoire, puisqu’il est parti du jour au lendemain, certes après avoir fait massacrer quelques centaines de ses concitoyens, et s’être gavé lui, son banc, son arrière banc et strapontins compris. Mais il s’est barré, un peu aidé, mais barré quand même au bout de 23 ans. Alors finalement, c’était bien du provisoire. de quoi se plaint-on ? Ah ce que vous êtes tatillons,  vraiment. Il a fini par l’installer la démocratie, il s’y est engagé le 7 novembre 1987, il l’a fait le 14 janvier 2011. Et n’allez pas me dire que c’est contre son gré. On vous a dit qu'on l'a trompé. Le monde entier et nous aussi d'ailleurs n'avons pas pu adouber pendant si longtemps un hystérique narcissique. Si ?

On va donc élire ceux là, dont on sait pas très bien quels seront leurs pouvoirs et pour combien de temps. Remarquez on ne sait pas non plus pour quoi faire. On s’en fout aussi, et puis ils ne pourront pas voler le pays, il n’y a plus rien à voler. Prendre ce que les autres ont laissé ? Même pas puisque les autres n’ont rien laissé et sont toujours aux manœuvres. Un programme politique peut-être ? Ca oui, ils ont un programme politique, tous, le même pour tous et costaud en plus, ils veulent le pouvoir. Ils trouveront bien quoi en faire après.

Donc oui, on vote en Tunisie, pour désigner des membres d’une assemblée constituante dont on ne connaît ni la durée, ni l’étendue des pouvoirs, mais pour lesquels on a la certitude qu’ils le veulent. La quête du pouvoir est la chose la mieux partagée au monde et le pouvoir est la chose qu’on partage le moins au monde, va comprendre.

Non la vraie question, celle pour laquelle le monde entier retient son souffle, qui mobilise tous les analystes politiques, économiques, financiers, sociaux, ethniques, la seule interrogation qui nourrie les doutes de chacun, qui attise les craintes de tous, le vrai challenge, ce ne sont ni les prochaines institutions, ni l’avenir économique, ni la destiné humaine, encore moins le bien-être d’un peuple, les perspectives sociales, l’épanouissement culturel et je ne sais quelles autres facéties. Non le point clé, lequel est clé de voute, c’est, de savoir si les islamistes vont être élus en Tunisie.  Cette question a déjà permis à Ben Ali de faire du provisoire 23 années, et pourtant elle reste encore posée aujourd’hui. Pendant 23 ans, la presse internationale n'a pas croisé un dictateur en Tunisie, et depuis 9 mois, elle voit des islamistes à chaque coin de rue.

Ah ces islamistes … je vais finir par les plaindre, car non seulement quinze siècles nous séparent d’eux, non seulement leur obscurantisme n’a d’égal que le QI d’une huitre, non seulement leur bêtise éclair l’aveugle, mais en plus de toutes ces tares, ils sont aux idiots et autres despotes ce que la sardine est à l'huile, ce que la mère Denis, pour les anciens, est à la publicité

Voilà, donc en Tunisie, rien de neuf sous le soleil, mis à part qu’on vote le 23 octobre. En tout cas, croyez-le. Et surtout, allez voter, inutile de concurrencer l'huitre dans son QI.


4 commentaires:

  1. Ne rate pas le film de Nadia Fani il est génial !
    FemmeRebelle

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  2. Tu oublies que le peuple Tunisien maitrise la force maintenant. On ne se reposera pas tant qu'on n'aura pas un système de gouvernance qui selectionne les dirigeants les plus méritants, les consomme jusqu'a la moille et les jette aux oubliettes. C'est pour le bien de la Tunisie.

    On ne peux pas fixer a la fois les livrables et les delais pour un projet creatif. Et la constitution est un projet important.

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  3. @slim voir le billet suivant mon ami !!!

    @christophe merci ! voir le billet suivant !!!

    @femme rebelle : voir le billet suivant !!

    merci à vous trois pour vos commentaires. bises
    kg

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