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mercredi 23 février 2011

... et pourtant elle tourne


Il devient difficile d’assumer le rôle du serveur de ce modeste bistrot de quartier, sans tomber dans la critique systématique et le jugement perpétuel de la vie de notre société. Pourtant…

Comment pouvoir faire autrement ? Le monde tourne étrangement.

Aujourd’hui, une population se fait tirer dessus par l’aviation déchaînée d’un despote usé, deux pays, la Tunisie et l’Egypte semblent sur la voie de la postérité, et pendant ce temps en France, on disserte sur la maladie d’Alzheimer - une horreur s’il en est - et l’on apprend que Jacques Chirac se rend au salon de l’agriculture.

On aura beau dire que pourtant elle tourne la terre, il n’en demeure pas moins que tout est relatif.

Tandis que des peuples entiers font renaître l’espoir d’un monde meilleur, d’un monde nouveau, de notre coté, nous nous interrogeons sur la place que nous allons octroyer à
l’islam en France ? Nous nous demandons comment contrôler le dernier bastion de notre liberté, le Web, sous prétexte de lutter contre ses éventuelles dérives dont on sait que les méthodes proposées pour ce contrôle ne sont pas les bonnes.

Notre exécutif ne comprend-il pas le message adressé par les Hommes du monde ? : « Vous nous gouvernez, mais vous ne nous dirigerez pas ! »

Réfléchissez, étudiez, règlementez, il n’en demeure pas moins que vous devrez au final emporter notre consentement, notre approbation, celle du plus grand nombre.

Cherchez la place de l’Islam en France, allez plus loin même, ce que vous faites d’ailleurs, et proposez un nouvel Islam, que vous appellerez celui de France, faites comme bon vous semble, il n'en demeure pas moins que vous ne nous transformerez pas en pourfendeur d’un islam rigoriste, intransigeant, en opposition avec l’occident.
Nous, majorités musulmanes du monde, nous resterons des laïques, que vous le vouliez ou pas. Car nous savons que laïcité ne rime pas avec athéisme, car pour le plus grand nombre, nous ne voulons pas mélanger la sphère politique à celle, personnelle, de la religion.
La politique ne nous dictera pas la pratique de notre foi, comme notre foi ne nous dicte pas la pratique de la politique.

Continuez à vouloir faire accroire que dernière chaque musulman se cache, au mieux un infiltré au service de l’avènement de la Charia, au pire un terroriste.

Vous pouvez débattre pendant des heures, des jours, des années sur la vigilance que doivent avoir les pays arabes libérés, contre l’islamisme, il n’en demeure pas moins que ces peuples là, libérés, le resteront, quand bien même ils prient cinq fois par jour, mangent Hallal et sacrifient un mouton une fois par an. N’est ce pas du reste en l’honneur de « notre » Abraham à tous que nous pratiquons ce rituel, Abraham descendant de Noé, lui même descendant d’Adam, descendance sur dix générations à chaque fois.

Ce ne sont pas les laïcs me répondrez vous que vous voulez changer. Mais les autres. Et bien entendu, les autres, c’est à coups de lois, de règlements, et de décrets que vous organiserez leurs pratiques traditionnalistes de l’islam, afin qu’elles s’intègrent dans le cadre de notre république. Bien entendu ! Personne n’y avait pensé avant… Régler l’intégrisme par la loi !

Le système est bien organisé car il faut être très prudent face à l’intégrisme musulman. Et nous nous sommes organisés, dans ces pays à prédominance musulmane, en y installant des dictateurs ! Tant pis si le peuple est opprimé, ça nous permet d’alimenter la peur, de faire des affaires, et accessoirement de passer des vacances.

Les élections approchent chez nous en France. Reproduisons le même schéma à plus petite échelle. Alimentons la peur chez nous, réduisons les libertés, opprimons un peu plus, et le pouvoir n’en sera que plus consolidé. C’est vrai… sauf qu’il s’éloigne dangereusement de sa source le légitimant.

Nous concédons tous une partie de nos libertés à l’Etat afin qu’il protège nos autres libertés qu’on considère fondamentales. Puis petit à petit, on vient rogner sur ces libertés là au motif que la sécurité est à ce prix.


Mais à ce jeu là, il convient d’être prudent. Nous pourrions nous rendre compte que nous ne sommes pas si dangereux les uns pour les autres, nous pourrions ne plus avoir peur, et nous pourrions demander à ce qu’on nous restitue nos libertés, notre souveraineté.
Et ce jour là, il conviendra que vous rendiez compte de vos dérives, de ce détournement de nos libertés à des fins personnelles et particulières… la légitimation du pouvoir par un mensonge !

Vous nous gouvernez, mais vous risquez de plus nous diriger, parce qu’on va finir par s’en rendre compte.

Car un jour le besoin de liberté prendra le pas sur l'artifice sécuritaire. Ca s'appelle une évidence, et vous pouvez lutter tout ce que vous voulez, tout ce que vous pourrez, une évidence, à un moment ou à un autre ça s'impose. De façon tellement forte, de manière tellement prenante, qu'il deviendra impossible d'y résister, de ne pas en tenir compte. Et les Peuples renaîtront.

Mais pendant ce temps là, inlassablement, la Terre continue à tourner. 

4 commentaires:

  1. "N'ayez pas peur", disait Jean-Paul II en Pologne en 1978.
    Quelque temps plus tard, le Rideau de fer disparut.

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  2. à Anonyme : à qui dis-je il n'y a vraiment pas de quoi ?!

    à Christophe : Mais Jean-Paul II n'est plus ...

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  3. cf. l'abandon des libertés individuelles aux US après le 11/09, aucun exemple ne pourrait mieux illustrer Rousseau.
    jp

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