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mardi 8 février 2011

Débout !


L’Orient se lève comme un seul Homme, ou presque, conscient qu’une liberté est possible, conscient que La Liberté existe. Sursaut démocratique ou prise de conscience soudaine qu’une société doit être axée sur l’être humain ? Depuis quelques années, on a peut-être oublié un facteur pourtant de base : toute société, toute civilisation, toute entreprise trouve sa genèse et sa fin dans l’être humain.

Un être humaine qui aspire et qui respire. Un être humain qui aime et qui souffre. Un être humain qui ressent et qui vit. Un être
humain. Vous, moi, Nous.

Alors, on peut refaire le monde, repenser les institutions, réécrire la république, réfléchir à l’avenir, penser au passé, panser l’économie, gérer les finances, on avait oublié l’Homme. On peut organiser l’Europe, renforcer les liens de l’Occident, débattre au G20, comploter au G8, sanctionner à l’ONU, dépenser à l’UE. On peut recevoir à Matignon, décorer à l’Elysée, parader en province, voyage en jet privé, on finit toujours par être rattrapé par l’Homme.

Et nous, en France, on se réveille quand ? Bercé par une gauche lancinante, enfermé dans nos maisons où la droite nous a cloitrés, il convient peut-être de revenir aux fondamentaux… La France est un peuple ! Un peuple d’individus divers, de gens aux croyances différentes, des Hommes ne vivant pas tous de la même façon.  Un peuple composé des différences régionales, des particularismes de chaque ville, des subtilités de chaque quartier. Le peuple de France qui fait l’Histoire de France.

De l’extrême gauche à l’extrême droite, depuis des décennies, on n’a eu de cesse de nous diviser, de nous partager en nous départageant, de nous opposer, de nous faire peur, et le voisin devient un ennemi, le régional un étranger.

Rajoutons là-dessus les actions et propos bien à propos de dangereux farfelus mettant un peu d’huile déjà chaude sur les stigmates religieux ou ethniques pour finir d’attiser le communautarisme d’opposition. Le peuple français n’a plus les moyens de se lever comme un seul Homme, car il n’est plus un seul Homme.

L’orient l'a fait, l'Orient le fait, et on le regarde, mi admiratif, mi inquiet. Admiratif, parce que ces peuples en quête de liberté nous rappellent que l’Homme existe. Inquiet parce qu’un Homme libre, on nous a convaincus que c’est un Homme dangereux. Or, Intégrisme, intolérance, fanatisme, rappelons le, ces fondamentaux ne sont pas les attributs de la liberté mais ceux de l’aliénation.

Et ces peuples debout, seuls, entre les mains d’aucune cause, poussés par aucun dogme, embrigadés par aucun Homme, ces Hommes épris de liberté, épris de vie, ces hommes-là, pensez-vous, iront déposer leur souveraineté aux pieds d’un despote fanatique intégriste ?

Continuons d’être divisés, continuons de nous craindre, continuons d’avoir peur de notre prochain, de nos différences, ça nous permet d’accepter sans plus de difficultés nos restrictions de libertés chaque jour plus grandes, le dépeçage chaque jour plus concis de notre souveraineté, le fossé chaque jour plus large avec nos gouvernants.

Sauf à considérer qu’il faut cesser de faire le jeu des divisionnaires qui sont passés experts dans l’art de la mitose. Sortir sur son pallier, et aller engager la discussion avec son voisin, avec son prochain. Que restera-t-il alors aux fanatiques de tout bord, aux délires dogmatiques de certains, à l’emprisonnement sécuritaire d’autres, que leurs restera-t-il comme terreau fertiles si nous nous réconcilions ?

Recentrons la politique sur l’Homme, ne changeons rien d’autre que notre peur de l’autre.

Suivons l’exemple outre-méditerranée, devenons un peuple, unis, réunis autour de fondamentaux qui ne seraient plus la peur.

Un vent de démocratie vous dites ? Un vent humain plutôt.

Il est temps de faire de la politique, d’exiger le changement, de revenir à la vigilance la plus stricte sur l'exercice du pouvoir. Vous ne pouvez plus nous raconter des histoires qui nous font peur le soir avant de dormir, c’est nous qui allons vous veiller. Car nous allons construire l’Union Nationale, nous allons devenir UN. Ici. En France. Partout. L’Union Nationale est un concept universel. Car elle l’a toujours été. Nous l’avions simplement oublié, vous nous l'aviez simplement fait oublier.



4 commentaires:

  1. Le monde est, aujourd'hui, une dystopie sonnante et trébuchante...

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  2. Encore un superbe billet, qui fait sens. D'après le Canard Enchaîné, il y a quelques temps, notre bien-aimé zident (que 100000 fleurs s'épanouissent sous ses pas !), aurait déclaré offline : "vous n'avez encore rien vu, je vais cliver et cliver"

    Et force est de constater qu'il a réussi puisque maintenant l'essentiel des revendications portent sur des avantages qui ne concernent plus grand monde - et ne sont pas difficile à ignorer pour les Saigneurs qui nous gouvernent...

    Quant aux chômeurs, inscrits ou non inscrits (dans les 7 millions, si on étudie la réalité des chiffres), aux exclus, aux précaires, aux pauvres tout simplement... on les charge de honte 99% du temps, on les regarde de travers, on les prie de se rendre invisibles.
    La génération des 30 glorieuses, celle qui a tout eu, ne se prive pas de leur faire la morale. C'est insoutenable, mais c'est comme ça.

    Du coup, eux ne se révoltent pas, ils vivent cachés. C'est pour cela que j'espère en la Génération Digitale qui émerge maintenant... parce qu'ils sont jeunes, maîtrisent les outils d'information et ne s'en laissent pas compter quand on leur explique qu'il n'y a plus de place pour eux...

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  3. Oui, c'est exactement. vous le dites de façon très juste. merci beaucoup. Pauvre France, mais je pense qu'elle se relève.

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  4. Et voilà bingo très bonne analyse : le clivage encore et encore ? J'en ai une très bonne illustration dans l'association où j'exerce fonction de juriste et qui va sous trois mois fermer ses portes faute de subvention ! La raison ? une absence de vue politique : gouvernance municipale incapable de prévoir que l'aide juridique apportée est facteur de paix sociale, réconciliatrice du citoyen avec la Justice, et booster de l'économie locale via les indemnisations obtenues ! ce qui est erreur au niveau municipal est FAUTE au niveau étatique ... Pauvre France, tu oublies tes valeurs !

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