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mardi 28 octobre 2014

laïcité inchallah

La Tunisie votait le 26 octobre 2014 pour élire ses députés. Les tunisiens étaient appelés aux urnes.  Ennahda, le parti islamiste, est favoris nous disait-on. Parce qu’après la dictature, les arabes ne pouvaient que verser dans un islam radical. Parce qu’un musulman, n’est autre qu’un djihadiste en puissance dés lors qu’il peut s’exprimer. Même par les urnes.


Cette révolution n’a servi à rien, ces peuples ne sont pas fait pour la liberté, car si un dictateur ne les contraint pas, il n’y a que l’intégrisme qui peut les conduire. Soit la force du despote, soit  la folie des hommes parlant pour Dieu.

Condamner jusqu’à la nuit des temps, nous n’avions pas d’autres alternatives que de vivre sous le joug d’un despote fut-il éclairé, ou sous la terreur des illuminés fussent-ils obscurantistes, les deux n’étant pas incompatibles.

Le salut s’il existe, est forcément laïc. Les choses sont binaires, ceux qui
s’opposent au parti islamiste sont laïcs. Ceux là ont gagné lesdites élections ? Donc les lacis ont triomphé, et ce sont ainsi finalement les principes politiques de l’occident laïc qui gagnent sur l’orient terroriste.

La Tunisie s’est libérée par les urnes de son parti islamiste. Seule. Et ce n’est pas la laïcité qui a triomphé. Car la constitution tunisienne, comme les partis appelés laïcs en occident , progressistes en Tunisie, ne sont pas plus laïc que le musulman est islamiste.

La constitution comme ces partis là, ont réussi à faire la synthèse entre la nécessite d’une chose politique a-religieuse, et la culture d’un pays qui s’entremêle parfois, se chevauche souvent, ne contredit jamais, la chose religieuse. On peut ne pas être laïc est avoir un fonctionnement institutionnel, politique, social, civil qui repose sur des principes universels des libertés fondamentales, individuels et publiques. 

L’occident entend par laïc l’absence de prise en compte de la chose religieuse dans l’organisation de la cité, ils entendent en Tunisie, république musulmane, un pays dont l’organisation des pouvoirs ne contrevient pas à des principes religieux musulmans essentiels. La frontière est mince me diriez-vous, et où fixer le curseur de l'essentiel et de l'accessoire ? La même dualité qu'on retrouve, sur un terrain déplacé, entre la laïcité et la liberté de culte.

C'est précisément le positionnement de ce curseur qui fait la différence entre le parti Ennahda, religieux, et la parti Nidaa, que vous appelez laïc et qui se qualifie de séculier. C’est aussi la mobilisation de la société civile tunisienne, attachée à ses libertés individuelles, qui veille à ce que ce curseur ne s’envole pas. et les conservateurs qui empêchent sa disparition.

La Tunisie est peut être laïc en ce que ses lois, son fonctionnement ne trouvent pas leurs origines dans des principes religieux. La Tunisie reste un pays musulman en ce que lesdites lois, ledit fonctionnement permet à la religion de cohabiter, sans que le respect de l’ordre établi n’entraine la nécessité de devoir violer des principes religieux essentiels.

Ce n’est pas le laïc qui a triomphé du musulman en Tunisie lors de ce scrutin du 26 octobre, ne vous méprenez pas. C’est la victoire du musulman sur l’islamisme. Ne dénaturez pas cette victoire. Parce que le meilleur rempart contre l’islamiste ce n’est pas le laïc, c’est le musulman. Et ça marche. Plutôt bien. La preuve.

Et il n'est pas exclu qu'ils réussissent, en Tunisie, à faire revenir dans l’islam, nos brebis égarées dans les contrées lointaines de l’islamisme. Et tout cas, c’est un des nombreux chantiers qu'ils entament.

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