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mardi 22 avril 2014

Regarder le monde en peignoir du PSG

Un bistrot qui n’a plus rien produit depuis bien longtemps. En pourtant ce sont pas les débats qui s’y tenaient qui ont manqués, mais sans doute le temps pour les transcrire.

Nous avons ainsi échangé sur la tentative d’annexion de la Crimée par l’Ukraine et du dévouement de Vladimir Poutine pour sauver une population que l’Union Européenne voulait confisquer. La Syrie où le valeureux Baschar lutte contre des djihadistes venus du monde entier y jeter le trouble, y semer le KO. Bien sur la France ne fut pas en reste, et chacun y allait de son pronostic pour les municipales, finalement tous tombés d’accord le lendemain du scrutin pour dire qu’ils l’avaient tous prévu, prédit, prétendu, prévenu.


Il y a bien eu aussi la Tunisie avec sa nouvelle constitution, son nouveau gouvernement, son nouveau budget, ses nouveaux ministres, son nouveau souffle, et ses vieilles
attentes.  Chirac avait dit un jour, à propos de la Tunisie et du régime de ben Ali, que la première des libertés était de pouvoir se nourrir, se loger et se soigner.  La Révolution qui n’avait rien du jasmin, si ce n’est ses profondes racines, a permis d’acquérir la seconde des libertés,  celle de pouvoir dire que la première n’est pas satisfaite.  La troisième, toujours en cours, consistera à punir ceux qui ont volé le pain des autres. Et un jour, peut être, ce pain sera redistribué. Pas de souci toutefois, chacun le promettra, personne ne le fera, parce qu’en réalité personne n’a jamais réussi l'exercice de la division des pains. Et pensez bien que si quelqu’un avait changé l’eau et vin, il aurait eu un peu plus que douze apôtres, même pour de la piquette.

En somme, ne croyons pas au miracle, le monde va vers des libertés restrictives, des sacrifices imposés qu’on appellera politique de rigueur, d’austérité, de récession ou de bonne gouvernance, selon qu’on est du bon ou mauvais coté de la misère. Mais les intérêts particuliers ne primeront jamais sur l’intérêt général. On sait que les particuliers sont le peuple, et pour le général, soyons heureux, l’accès à la démocratie permet désormais son alternance. Tenons nous le pour dit.

Et puis il y a Zemmour, Zemmour encore, Zemmour toujours. Une belle longue déclaration  sur l’Algérie. On l’écoute, prostré, on se fige, le sang se glace. « L’Algérie n’existe pas, c’est une création de la France » nous dit-il. Et pour étayer le propos, il attribue la création du nom Algérie « sous la plume de la France ».  Et tant pis si ce nom, Al Djazair,  fut donné par  Bologhine Ibn Ziri à la ville d’Alger lorsqu’il la fonda en 960. Et tant pis aussi si le terme Al Jazair est utilisé depuis la régence ottomane pour désigner la région sous domination d’Alger. Zemmour ne se contente pas de réécrire l’histoire, Zemmour invente l’Histoire, parce que Zemmour est une histoire.

Puis dans quelques autres émissions de radio, de télé, de tout ce qui permet de l’entendre, il est parti sur des longs monologues, de grandiloquentes chroniques sur l’Algérie, sa décadence depuis l’indépendance, son avilissement à on ne sait trop qui, mais en tout cas jamais aux algériens dont on se demande si à ses yeux, ils existent autrement que sur une chaise roulante, ou en habit militaire, ou ancien du FLN.

On a réfléchi un peu, Débattu beaucoup, énervé tout le temps. Puis on s’est posé, un petit verre au bistrot, et on en a conclu qu’il était inutile de rechercher dans l’histoire de France des évènements similaires à ceux  qu’avait traversés l’Algérie pour apporter la contradiction à Zemmour. On a eu envie de lui dire qu’on ne pouvait pas malmener de la sorte un peuple et un pays sous prétexte que ses dirigeants ne correspondaient pas aux critères qu’on se fait de bons dirigeants. On a eu envie de lui dire que personne n’insulte la France ou le français alors même qu’en 1940 le pays fut dirigé par des collabos, antisémites et génocidaires. On a eu envie mais on ne l’a pas fait parce qu’il ne faut surtout pas tomber dans l’amalgame. il a parlé de corruptions et de détournements pour étayer la petitesse algérienne, et nous avions envie de lui retourner les 24 tomes des actes de corruption et de détournement en France.

Non, on s’est juste dit qu’il convenait de l’ignorer. La grandeur de l’Algérie, son passé, son présent et son avenir ne seront pas entachés par Zemmour, et que c’était lui rendre un trop grand honneur que de lui attribuer ne serait ce que la fonction de tache, qui mérite, même elle, une intelligence méchante. Zemmour n’a que la méchanceté. Vos vérités, même péremptoires, mêmes hautaines, mêmes blessantes, ne sont que vos vérités, vos seules petites vérités, peuplant votre faux univers.

Monsieur Zemmour, vous avez déjà été condamné pour provocation à la discrimination et pourtant vous continuez. Souhaitez modifier les statistiques que vous analysez tant sur les détenus en France ? Vos propos avaient été jugés choquants mais non diffamatoires à l'époque, il semblerait que vous souhaitez absolument accrocher la diffamation au palmarès de vos condamnation. Vous avez échoué également à obtenir le sésame du plagiat, malgré votre effort certain pour l'obtenir. Continuez, vous êtes sur le bonne voie.

Recevez monsieur Zemmour, l’expression de nos sentiments dus en pareilles circonstances, c’est à dire aucun, mais quelques ressentiments je vous l'accorde, peut être même des blessures.

Voilà succinctement les débats légers que nous avons menés. Pour les sujets plus sérieux, je vous laisse contribuer, mais le débat qui a cristallisé toutes les attentions était la défaite du Paris Saint Germain face à Chelsea en match retour de la Champions League.

Rien ne vaut un peignoir du PSG. Rien.








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