Translate

jeudi 1 mars 2012

la France d'en haut, bu du bistrot - acte I-


Alors cette campagne en france ? Comment elle se présente ? perdu dans les sondages qui disent presque tout et son contraire, il n'y a aucune raison qu'ici, au Bistrot, nous ne faisions pas aussi notre pronostic avec la même assurance que dans les salons parisien. Parce que finalement, dans les salons, ou de les bistrots, le vin, ca reste du raisin fermenté...

Alors prenons notre plume la plus autoritaire et la plus suffisante possible et tentons l'exercice.

C'est parti.


Nous pouvons observer en l'état actuel des
choses les éléments suivants:

- le Front National parait être en perte de vitesse dans les sondages. Ceci n'est qu'une correction technique liée au tapage fait pour les 500 signatures nécessaire au dépôt de candidature. Il y a eu trop d'exposition sur le thème de la victimisation, sans réelles mesures proposées. Marine Le Pen reprend désormais sa campagne sur des sujets qui mobiliserons un électoral à notre sens autour de 15% à 18%

- Nicolas Sarkozy a démarré enfin sa campagne qui sera donc techniquement une campagne courte. La stratégie sera ainsi, pour lui, de se positionner sur les valeurs, pour proposer des mesures concrètes en rapport direct à celles de la république telle que la droite française les conçoit. Il évite ainsi la "campagne bilan", et des explications laborieuses et compliquées sur sa dernière mandature. Son staff quand à lui fera une campagne de clivages pour aller chasser les voix du Front National, est passer ainsi le premier tour.

Vous noterez au passage, donc, que la campagne du candidat est différente de la campagne du parti.
Cette technique dites des voies parallèles, va sans doute permettre à au Président sortant de passer le premier tour légèrement devant Marine Le Pen et François Bayrou, avec environ 21% à 23% des suffrages exprimés.

- François Hollande qui a démarré une campagne très longue commence à commettre quelques erreurs stratégiques. On peut toutefois observer qu'il est seul en campagne, très peu staffé et très peu appuyé par l'équipe du PS. L'entrée des "grands noms" du PS se fera sans doute dans la première quinzaine de mars pour pouvoir redonner un second souffle au discours de gauche. Technique également classique lors des campagnes longues avec une montée en puissance des lieutenants. 
De plus, compte tenu de son avance au second tour, et de sa certitude de passer le premier tour, François Hollande est toujours volontairement dans une stratégie prudente pour laquelle il occupe le terrain mais ne prend aucun risque, si ce n'est celui d'apparaitre comme manquant d'ambition et de tranchant. Il sera probablement aux alentours de 25% à 28 % au premier tour, et finira vainqueur du second tour contre un Nicolas Sarbozy avec un score de 51 à 51,5%.

- François Bayrou n'apporte aucune idée nouvelle nouvelle, ne prend aucun risque et se positionne au centre pour recueillir les déçus du Sarkozysme et les non convaincus de Hollande. Son espoir est de prendre le boulevard du centre gauche et du centre droit, laissé libre par DSK et non pris par les candidatures "UMP" (borloo etc...) qui auraient pu compromettre le passage de Sarkozy au second tour. Il fera probablement un score entre 15% et 17%. Ses voix se reporteront essentiellement sur François Hollande qui pourra opérer une brassée vers le centre beaucoup plus facilement qu'un Nicolas Sarkozy.

L'entre-deux tours sera riche de stratégies et de négociation, et une alliance forte entre Nicolas Sarkozy et un Borloo pourrait faire basculer un résultat aujourd'hui évident en faveur de Hollande.

Nous restons sur un pronostic de second tour classique Sarkozy / Hollande et une victoire de Hollande au finish... sauf si ... sauf si ... la "France forte", "c'est maintenant".

D'ici là, bonne campagne à tous et à la semaine prochaine pour l'acte II







9 commentaires:

  1. Certes, on nous fait le coup depuis des années, mais si cette fois le FN ne réunissait effectivement pas les parrainages nécessaires à la candidature de sa valkyrie en chef ?

    Un "accident démocratique" d'une telle sorte suffirait il à faire remonter en tête le candidat Sarkozy par un report simple de voies auxquelles on prête de plus en plus une certaine proximité idéologique ?

    Ou le vote FN doit il essentiellement se lire comme un vote contestataire d'un système qui aurait en plus en ce cas permis son éviction ?

    Quid alors de ces 15 à 18% de votants ?

    Guéant et consorts de continuer à ratisser les pierres au milieu des herbes folles dans le jardin du bien et du mal ?
    Ou une fois que le serpent est mort, on finit somme toute par reconnaître qu'on est tous à poil ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En 1981, Le Pen, le père à l'époque, n'avait pas reuni la fameuse condition de présentation, et n'avait pas pu partir 500 et n'était donc pas arrivé 5000. le fait est que Mitterrand a gagné.
      Les 15% à 18% du FN qu'ils soient des votes de conviction ou des votes de protestation deviendront tous des votes de protestations si elle n'a pas ses 500 signatures. Et se repartirons majoritairement sur petits partis protestataires essentiellement.
      En revanche, quelques voix iront probablement aux partis traditionnelles, et quand j'écris iront, j'ai presque envie de dire retourneront. Sauf pour l'Ump qui sera considéré comme le responsable de ce blocage institutionnalisé. Et finalement l'UMP a plus a perdre qu'a gagner en bloquant le FN, le PS apparaissant alors comme plus protestaire que l'UMP.
      Elle aura ses 500 signatures et Sarkozy est contraint de passer le premier tout "à la régulière", c'est à dire par le jeu démocratique sans artifice juridique.
      Mais ca ne reste que mon point de vue, c'est à dire celui d'un type accoudé au Zinc !

      Supprimer
    2. On est d'accord, et je ne suis pas accoudé très loin..

      Du point de vue de l'éthique démocratique, il faut sans aucun doute que le FN puisse être représenté.

      Sur la désaffection pour l'UMP qui s'en suivrait si ce n'était pas le cas, je te suis complètement. Mais je ne pense pas que le PS apparaîtrait alors comme plus contestataire qu'il ne l'est effectivement...

      Je verrai plutôt un virage radical à gauche, de la part des ouvriers notamment, en comptant sur le talent de Mélenchon pour leur assurer une transition d'un bord à l'autre à peu près cohérente.

      Car malgré toute la bonne volonté du monde, on est plus en 1981 et Hollande n'est pas Mitterrand. On se retrouverait alors avec un front de gauche flirtant au premier tour avec les 20%, ce qui serait, pardon mais on est au bar après tout, à mon sens le plus intéressant..

      Supprimer
  2. ... et continuons dans l'esprit du bar, un possible second tour Melanchon / Sarkozy ? Ca peut être effectivement rigolo, même si je ne crois pas à un deport massif sur Melanchon. Effectivement il peut apparaitre comme le plus contestataire. Mais je pense que les déçus de l'absence de Marine Le Pen, voudront non pas forcément voter pour un contestataire, mais plutôt sanctionner ceux qui ont fait barrage.
    La contestation serait dans la mise en oeuvre de la défaite de l'UMP et non forcément dans l'expression d'un suffrage de contestation positif. Il suffit que ce raisonnement soit tenu par 1/4 des électeurs du FN pour que Mélanchon voient ses espoirs de second tour partir en fumée.

    Je vous ressert un pastis ?!

    RépondreSupprimer
  3. Volontiers..

    Cela dit, ceux qui feraient barrage, ce seraient en réalité à la fois l'UMP et le PS, l'UMPS comme ils disent.

    Mais je suis d'accord: on ne peut se sentir trahi que par ceux que l'on pense de son propre clan...

    Il y a des cacahuètes ?

    RépondreSupprimer
  4. effectivement, et c'est curieux de voir d'ailleurs que le FN tape sur l'UMP pour cette histoire de parrainages, alors même que les élus qui peuvent parrainer sont de gauche.

    autant l'UMP chasse sur les terres du FN, tenez cacahuètes, chips et bretzels, autant le FN ne diabolise finalement que l'UMP et la joue plutôt à la régulière avec les autres.

    Stratégie curieuse, non ? a creuser en tout cas.

    Votre verre est vide. le suivant est pour moi. Calva ?

    RépondreSupprimer
  5. Stratégie proprement réactionnaire je dirai, et "viriliste" si vous me permettez ce vilain néologisme.

    Seul le pouvoir en exercice est digne d'être contesté. Par là, on s'approprie sa puissance, ce qu'il pourrait au fond mais qu'au final ne peut pas. Dire son manque, c'est créer le désir de le pouvoir remplacer soi, et espérer entraîner l'autre dans son désir.

    Alors qu'a contrario le PS représente pour le FN l'impuissance: reconnaître sa capacité de nuire, ce serait prendre le risque d'être contaminé par sa flaccidité.

    Saviez vous d'ailleurs qu'en latin, le phallus se disait fascinus ?
    Qu'en plus de désigner le sexe mâle en érection, il désignait aussi la fascination, et qu'il est à la racine du mot "Fascisme" ?

    J'aurai déja trop bu...?

    RépondreSupprimer
  6. vous voulez dire que la gauche est perçue comme impuissante par le FN ? Une sorte de fourreau pour épée finalement ?Très juste constat. ça démarre probablement par la force tranquille d'ailleurs voulue par Mitterrand, cultivée par Hollande. Un mélange, à la fois caverneux et spongieux ? permettez moi cet parallèle, mais le FN donnerait alors dans une sorte d'andrologie politique.

    Bien curieuse campagne en tout cas. En demi ton, à moitié molle à gauche. Tendue, gonflée à bloc à droite. Quand à l'extreme droite, nous sommes en pleine ... simulation.

    Nous voilà curieusement loti, et j'ai bien peur que Pierre ne puisse rien pour nous...

    Pardonnez moi, il est tard, et puis nous avons beaucoup bu Mon Cher Silvere. D'ailleurs votre verre est de nouveau vide.

    Je vous propose de fermer pour ce soir. et voyons nous au bistrot, ce week end par exemple, pour, non pas une belle, mais avec la belle.

    RépondreSupprimer
  7. Une andrologie, peut être pas tout à fait. J'ignore si c'est bien conscient et si on peut vraiment à ce titre parler d'une stratégie.
    Mais Jean-Marie connait trop bien l'antiquité..

    Je vous laisse sur deux mots, Virtus et Fortuna.

    Au plaisir !

    RépondreSupprimer