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mercredi 1 février 2012

vivre d'abord, vivre mieux ensuite


Voilà bien longtemps que je n’ai pas tenu la plume pour écrire ici. Et même si vous n’apercevez que les stigmates de mon clavier, coucher les lignes qui sont ici reproduites, se fait à la plume, à l’ancienne, avec des ratures, des notes en marge, des renvois, et le torchon prend une forme à peu près lisible quand on passe du cahier à la pomme, ou du manuscrit à apple.

On théorise, puis on philosophe, mais arrive un moment où il va bien falloir mettre toutes ces idées en musique, en pratique.  Le passage de l’irréel au réel. Et si ce n’est pas sûr comme disait Brel, c’est quand-même peut-être. Il faut essayer. Les projets qui ne
font qu’attendre garnissent les tiroirs de l’humanité. Ce n’est pas le courage de ses propos qu’il convient d’avoir, mais celui de les transformer en actes. Ou se taire à jamais. Parce qu’au commencement était le verbe, sans action, il n’y a pas de vie. Même s’il s’agit de se faire chasser du paradis… pour une malheureuse histoire de pomme, pourtant chère à Newton.

Le politicien se nourrit de concepts, d’idées, de programmes. Le peuple ne se rassasie pas de promesses, de rêves, de rapports.

Arrive un moment où l’on devient comptable de ses paroles.

Nous sommes à moins d’une centaine de jours du premier tour de l’élection présidentielle en France, avec le sentiment que le destin de l’humanité, puisque l’humanité nous est résumée par la France, avec ce destin donc qui dépend grandement de qui succédera à Nicolas Sarkozy.

La France dans toutes ses franges, dans son économie, dans sa finance, dans sa population, dans sa société, la France dans sa globalité s’est mise sur pause et attend de savoir qui le peuple, dans sa grande sagesse, dans sa grande mansuétude, dans son grand aveuglement, qui le peuple choisira comme nouveau roi … pour 5 ans.

L’heure du bilan a sonné. On peut tergiverser sur des « casse-toi connard », « descends si tu es homme » et autres piquants qui ont alimenté les cinq dernières années de la vie Elyséenne, on peut regretter la stigmatisation des roms, des musulmans, des chômeurs, des allocataires sociaux, des automobilistes, des bretons, des grands, des petits, des français de souches, des français de branches. On peut déplorer la division du pays, l’éclatement du peuple, la peur de l’autre, la peur de l’avenir, la hantise du passé, la peur de soi, il n’en demeure pas moins que ces cinq dernières années ont démontré que la politique était devenue l’art de réagir à ce qui nous échappe.

On réagit à l’explosion de la violence, on réagit à l’augmentation du chômage, on réagit à la faillite de la Grèce, on réagit à l’effondrement de l’euro, on réagit à la crise, on réagit à Khadaffi, on réagit aux printemps arabe, on réagit aux problèmes de logement, on réagit. On réagit aux morts en Afghanistan, on réagit à l’augmentation des prix, on réagit aux heures supplémentaires, on réagit à la montée du Front national, on réagit à la misère. On réagit encore et toujours.

L’art de la surenchère dans la réaction. Il est bien loin le temps où l’on demandait à nos gouvernants d’anticiper, de faire en sorte que les catastrophes n’arrivent pas. Il est passé le temps où nous les jugions à ce qui se produisait. Le bilan n'est plus de juger ce qui s'est passé, mais de savoir comment on s'en est sorti.  

Le candidat parfait sera celui qui apportera donc les meilleures solutions aux problèmes qui existent. Mais pas un ne nous parlera des problèmes à venir, on va débattre pour savoir comment sauver le système, comment le rendre meilleur, et nous aurons tous, comme un reflexe pavlovien, la certitude que notre destinée dépend de la survie du système, du choix du système. Parce que le système fait l’Homme. En tout cas, c’est ce qu’on croit.

Oui, il faut tenir compte de l’existant, oui, il y a des sujets qu’il convient de traiter, des problèmes auxquels il faut des solutions.

Mais est-ce qu’un Homme pourrait juste nous parler d’un modèle de société ? Un modèle de gouvernance ? Un modèle de gestion ? Un modèle de vie ?

Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, mais demande toi ce que tu peux faire pour ton pays disait en substance Kennedy. Soit. Sauf que le pays, c’est l’agrégation de 64 millions de moi, et que nous avons tous un dénominateur commun, au delà d’une quelconque identité nationale, nous sommes des êtres humains. Avec nos cœurs, nos sentiments, nos joies, nos peines, nos craintes et nos espoir. Nos aspirations et nos dégouts. Mais aussi et surtout notre intelligence.

Il serait donc temps que la politique parle à nos intelligences et non à nos intuitions, à nos prérequis primaires. Le politicien n’agit plus mais réagit car nous le choisissons par réaction, parce que ce sont ces ficelles là qui sont actionnées.

Mesdames, Messieurs, vous qui briguez ce que vous appelez par mégalomanie le pouvoir suprême, nous aspirons à une vie meilleure. Sans compromis. Ne vous méprenez pas, car un jour nous finirons bien par en prendre conscience.

A bon entendeur… si tant est que vous sachiez encore écouter d’autres que vous, à très bientôt, dans le secret de l’isoloir.

Et en attendant, écoutez ça, il parait que la musique adoucit les moeurs ...


2 commentaires:

  1. Montebourg ou les royalistes ne proposent-ils pas un autre modèle de société ? (pour ne citer qu'eux)

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  2. Un autre modele de gouvernance. une nouvelle manière de légitimer leurs pouvoirs. Mais pas un modèle de société, non. enfin ce n'est que mon humble avis.

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