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mardi 29 novembre 2011

Des vessies éteintes


Il convient me semble t-il, vraiment, réellement, de songer à arrêter de tenter de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Et même s’il ne s’agit pas de son utilisation dans son sens premier, il est à préciser qu’on a cessé d’utiliser des lanternes depuis l’avènement de l’électricité. Beaucoup de verbes dans cette phrase, mais ne manque t-on pas d'actions ?

Mesdames, Messieurs les politiciens, franchement, à part vous-même, qui pensez-vous encore convaincre avec vos discours alarmistes, de peurs, de stigmatisations, bref tout ce qui permet d’annihiler la réflexion humain, tout ce qui
empêche la remise en cause personnelle, du système, de votre présence, de votre nécessité.

La crise de l’euro ? L’effondrement des banques ? L’explosion des bourses ? Les printemps arabes qui vous deviennent des automnes démocratiques et des hivers islamistes ? Les prières des rues ? Les étrangers voleurs du travail ? L’insécurité ? Le chômage ?

Une question, une seule question que j’ai envie de vous poser. Est ce que vous croyez vous-même aux menaces que vous brandissez ?

Parce que sincèrement, si vous voulez essayer de nous faire croire qu’avec cette crise, les riches vont disparaître de la surface de la terre, que l’argent va se volatiliser, que la précarité est notre lot quotidien, que la chute nous entrainera tous sur le trottoir et autres domiciles d’infortunes, et bien … c’est réussi.

Pire si vous souhaitiez nous brandir la liberté comme terreau d’un islam djihadiste, qui non content d’avoir frappé à nos portes, les ont fracturé, que leurs adeptes ont violé notre système social, pris nos filles pour esclaves, nos travails, nos allocs, et tout ce à quoi vous voulez nous faire renoncer par ce prétexte, et bien c’est également réussi.

Alors, je ne comprends pas bien pourquoi vouloir continuer à nous embêter. Nous ne sommes pourtant pas méchants, et plutôt dociles. 

On vous laisse dépenser notre argent comme bon vous semble sans être trop regardant. Quand il vous en manque, on vous en redonne, pas franchement de bon cœur, mais on le fait quand même. Et puis on n'a pas le choix, nous ne sommes pas Total, nous n'avons pas les moyens de faire des bénéfices dont l'unité est exprimée en milliard et être exoneré d'impôt.

Quand l’un de vous balance une histoire de valises d’espèces qui proviennent de ces pauvres africains, on ne vous dit pas grand chose, pas même la justice, devenue grande muette à l’instar de l’armée, qui classe l’affaire sans suite. 

Pourtant on pourrait s’interroger sur les conditions d’entrée sur le territoire français desdites valises. Et il semble finalement préférable d’être une valise d’espèces qu’un haut diplômé si on veut pénétrer légalement en France. 
Un comble. Mais un comble qui animera les diners en ville de la gauche bien pensante, bien au chaud, bien repue. 
Un comble qui permettra à quelques étudiants activistes en mal de reconnaissance,  en mal d’existence, en mal de parents,  de se croire vivant. 
Un comble qui ira chatouiller ce qu’il y a de moins noble en l’Homme, la peur de l’autre, un comble que fera dire à cestui-là, que finalement ce n’est pas faux, et qu’on n’a jamais vu une valise d’espèces dealer de la drogue, racketter nos enfants, abuser notre système, poser une bombe, et je ne sais quels autres maux dont on les affuble, dont on nous accuse. 
Et tant pis si le contenu de cette valise est entachée du sang d’Afrique, ils sont de toute façon trop nombreux. Et puis ont-ils vraiment une âme ? !


On voit bien que les valises sont mieux traitées que les étrangers, surtout quand elles contiennent des billets, et même si cela en choque certains, on ne bronche pas ou si peu.

On vous laisse nous endetter, endetter nos enfants, nos petits enfants, et nos arrières petits enfants sans rien vous dire. Alors que lorsqu’on leur donne une petite fessée à nos enfants parce que parfois ils abusent, parce que parfois on est moins patient, parce qu’on ne devrait pas mais que voilà, et bien vous allez nous faire coffrer, embastiller, parce qu’en général vous savez tout mieux que tout le monde, le bien, le mal, ce qui se fait de ce qui ne se fait pas. Vous êtes les cerbères de la morale, les gardiens du temple de la raison, les guides de la bonne conduite … pour les autres.

Même là on ne vous a rien dit, et on a arrêté la fessée, contraint de passer nos nerfs ailleurs que sur nos enfants… mais avec l’interdiction absolue toujours, de le faire sur le système.

On se dit qu’on va aller faire un tour à la Défense, voir les occupy Défense, à quoi ils ressemblent ces idéalistes du 21ème siècle. Forcément des dérangés, marginalisés, terroristes, analphabètes, et autres qualificatifs décrédibilisants. On arrive à la Défense, mais il n’y a pas ceux là. Juste des gens normaux, qui ont modifié la position de leur curseur de vie.  Je les écoute, et je me dis qu’ils n’ont pas tort, que noyé dans mon quotidien, la hiérarchie de la vie est bien malmenée, que l’état pour être partout, nous dit qu’il est nulle part. Où je me rends compte que les anti-système sont en réalité des libéraux qui veulent supprimer l’état providence qui n’a plus rien de providence. Non Ils n’ont peut-être pas torts.

Enfin si, car je n’arrive pas à accéder au marché de noël de la Défense, et là, faut pas déconner, mais il y a des priorités.

Je m’en vais en Tunisie, l’islamisme gronde. Là bas aussi, la peur est un moteur du pouvoir. La dérive est maline; élus sur un programme d’ouverture et de modération, le discours se tend ensuite. Puis on brandit la volonté du peuple pour légitimer sa présence, pour éviter le « Dégage ».  Ils ont été élus aussi pour l’integrité morale dont ils se targuaient, mais peut-être pas pour nous l’imposer et encore moins par la force.

Allez Que Dieu nous prête longue vie, qu’il nous la donne même si possible, ce qui nous évitera de la lui rendre.

1 commentaire:

  1. Encore une fois chapeau Karim. Sauf que celui que tu cites est dépassé par les événements...
    Les deux rives de la Méditerranée sont dans le même panier(à crabes)même si apparemment les méthodes sont différentes, les résultats sont les mêmes : on pousse sans ménagement les peuples au désespoir...
    Femme Rebelle

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