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mercredi 14 décembre 2011

ère à l'envers, Fillon est sur twitter


Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes … possibles. Et manifestement personne ne peut grand chose, et le monde à part tourner, je ne vois pas bien ce qu’il pourrait faire d’autre. Oui la phrase est inversée, à l’instar du moment, à l’image du présent.

Je lis donc dans la presse, que je ne sais plus quel ministre recommande d’acheter français. Ca me rappelle vaguement un sketch des Inconnus qui parodiaient Marie-Antoinette. On lui disait que le peuple avait faim, et elle répondait qu’il mange.  Ou encore cette légende historique où on lui fait rétorquer face au constat que le peuple n’a pas de pain, qu’il mange de la brioche. Soit. Mais dans le premier cas, c’est un sketch et dans le second c’est une légende.

Et là, pour l’achat français, c’est pour de vrai. Ni une blague, ni une boutade, non juste une
recommandation très sérieuse d’une élite de la République. Pour consommer français mon bon Monsieur, il faut déjà commencer par pouvoir consommer.  Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais nous traversons une crise majeure qui ébranle quasiment tout le système. Vous-même, l’état, que vous gouvernez, est endetté sur quelques générations, et à hauteur il me semble de 89% du PIB. Alors avant de nous parler de la nature de notre consommation, on va déjà essayer d’en asseoir la possibilité.

En France donc, on passe de vrais moments difficiles mais le territoire n’est ni un ni indivisible, et les habitants du 7ème arrondissement de Paris vivent un mélodrame sur fond de vengeance politique quant à la question de savoir qui de Rachida Dati ou de François Fillon y sera candidat pour l’UMP à la prochaine législative. Et à Rachida Dati de dégainer son dernier atout, sa dernière carte, son ultime cartouche ; la déquiller du 7ème, équivaudrait à remettre en cause la politique d’intégration menée par Nicolas Sarkozy depuis 2007. Et oui, ma chère Rachida, nous en revenons à l’époque des bancs de la fac, et c’est précisément en raison de cette politique d’intégration à laquelle vous faites référence que vous devez quitter la circonscription du 7ème arrondissement de Paris. Il convient, du reste, de ne pas se plaindre, car certains de vos, de nos, congénères, ce n’est un siège de député qu’on leur refuse, c’est un strapontin au sein même de la société. Ce n’est pas une investiture en Saône en Loire qu’on leur propose en compensation, c’est un billet d’avion, un retour simple, au bled, car c’est comme ça qu’on appelle leur là bas.
Quittez le 7ème pour la circonscription de Saône et Loire,  et ce n’est pas remettre en cause la politique d’intégration, c’est au contraire la confirmer. Que chacun reste d’où il vient. La progression sociale n’est pas de mise, la progression géographique est hors de question.

Attendez ce n’est pas tout. En Tunisie, le 23 octobre il y a eu des élections. Les premières libres nous disait-on dans un pays arabe. On a parlé de vague verte, quand il y a eu une vague d’abstention. Certes 90% des inscrits ont voté, mais 51% des électeurs ne se sont pas inscrits. Alors on leur a ouvert la possibilité de voter sur simple présentation de la carte d’identité. Et même là, ils ne se sont pas déplacés. Ensuite, parmi ceux qui ont voté, 1,7 millions l’ont fait pour une liste de proximité, dites indépendante. Mais aucun élu, dispersion des voix, éclatement entre tant de petites listes présentées. Il n’en demeure  pas moins que toutes ont un dénominateur commun, ce sont des gars du quartier qui se sont présentés. Et avec aucun élu, ils sont tout de même arrivés en tête du scrutin, sur une échelle nationale, les gars du quartier. Et enfin, en troisième position, Ennahda, la fameuse vague verte, 1 498 000 votants. C’est à dire, quelques 17% des électeurs.

Messieurs les journalistes, avant de parler de vague verte, il eût fallu peut-être évoquer la vague blanche, les abstentionnistes, 50,30% des électeurs. Puis ensuite les listes indépendantes, qui, sur le territoire totalisent quelques 20%. Et après, mais après seulement, si vous souhaitiez vous faire peur, nous faire peur, après vous pouviez parler de votre vague verte.

Une élection qui rappelons-le consistait à élire des représentants chargés d’établir une constitution. Lesquels représentants, aucun n’obtenant une majorité absolue, négocient dans les arcanes du pouvoir, non pas le nouveau texte agrégateur de la nation, mais le partage des prérogatives régaliennes des dites arcanes. La première tache à laquelle ils se sont attelés, c’est l’attribution des titres, bien loin de la mission première qui leur a été confiée par le peuple votant.

Messieurs les journalistes,  vous voilà, maintenant, annonçant fièrement, un peu comme si vous en étiez les instigateurs, un peu comme si vous vous félicitiez de votre œuvre, vous voilà annonçant fièrement la première élection démocratique d’un président dans un pays arabe. D’abord il convient de préciser que ce n’est pas le premier, Bourguiba il me semble avait lui aussi été élu par une assemblée constituante en 1957. Ensuite, Monsieur Marzouki, notre nouveau Président, est issu d’un parti qui a recueilli 13,36 % des voix. Soit, ramené à la population électorale, 6,58% des électeurs.

Alors oui, l’élection a été démocratique, si l’on considère que dans le concept de démocratie, tel que vous le concevez, un Président n’est pas forcément issu de la majorité absolue des suffrages populaires. Et qu’en cas d’élection indirecte, il puisse être issu, certes d’un parti d’une coalition, mais d’un parti qui a obtenu un score de 13,36%. A moins que ce soit une conception de la démocratie qui nous soit exclusivement réservée, nous autres, outre-méditerranéens.

Ce n’est pas très grave, car je vais vous dire une chose, je ne suis pas certain que le peuple tunisien dans cette élection, en même temps que son bulletin de vote, il ait glissé dans l’urne sa souveraineté et sa liberté. Et que jusqu’à preuve du contraire, plus de la majorité des électeurs a refusé de transférer à un quelconque élu son pouvoir populaire.

Trêve de baliverne, tout ceci n’est que détail, et la vraie nouvelle, c’est François Fillon qui s’est fait démasquer sur tweeter sous le pseudo @fdebeauce devenu depuis  @lazlo25 lequel suivait @datirachida.

Finalement, il était mieux le temps où nous étions enfants, la cantine restait la préoccupation du  moment, nos parents géraient le reste.

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